Un marin en mission Ă  terre

Second mĂ©canicien, Sven Buelens navigue depuis un peu plus de 10 ans chez 91ż´Ć¬Íř. En septembre 2017, il s’est vu proposer une mission d’un an Ă  terre au sein de l’organisation chargĂ©e d’étudier et de dĂ©finir la stratĂ©gie de maintenance des navires pour la compagnie.

Sven Buelens, 30 ans, est né de parents marins. « Ma mère était officier radio et mon père chef mécanicien, j’ai suivi l’exemple en quelque sorte même si le métier a beaucoup changé depuis » raconte-t-il.

Dans les pas de son père, Sven devient officier mĂ©canicien. Il entre chez 91ż´Ć¬Íř comme Ă©lève officier en 2007 dès la fin de son cursus monovalent machine Ă  l’Ecole Nationale SupĂ©rieure Maritime de Nantes (France).
Au fil des missions, il Ă©volue sur diffĂ©rents types de navire au sein de la compagnie, du remorqueur de terminaux offshore aux MPSV en passant par les AHTS et PSV. « Le rĂ´le d’officier mĂ©canicien, c’est d’abord de faire en sorte que le navire fonctionne correctement », explique Sven. Il s’agit de traduire Ă  bord, sur le navire, un plan de maintenance dĂ©fini Ă  terre. Â« Quant Ă  l’expertise du chef mĂ©canicien aujourd’hui, elle joue plus un rĂ´le lĂ  oĂą le prĂ©ventif Ă©choue, c’est-Ă -dire quand ça casse » explique-il.

 


Quant à l’expertise du chef mécanicien aujourd’hui, elle joue plus un rôle là où le préventif échoue, c’est-à-dire quand ça casse

 

Toute la difficulté du métier de marin est de réconcilier ce que la théorie émanant de la terre exige avec les besoins pratique du navire. « La pression est plus forte aujourd’hui du fait d’une communication permanente avec la terre », souligne-t-il.

Ce qu’il aime le plus dans ce métier qu’il exerce comme une vocation ? « La satisfaction du travail de terrain et d’avoir contribué à quelque chose de tangible. Le marin n’est vraiment satisfait que quand ça tourne », affirme-t-il.

PARTAGE D’EXPÉRIENCE 

En septembre 2017, Sven Buelens se voit proposer une mission de mĂ©canicien rĂ©fĂ©rent Ă  terre pendant un an. Son rĂ´le : assister les Ă©quipes du dĂ©partement life cycle, chargĂ©es des Ă©tudes sur la maintenance des navires. 

Marin dans l’âme, Sven n’hésite pas une seconde : « Pour moi, c’est l’occasion d’apporter un regard de marin sur les processus liés à la maintenance des navires aux personnes qui les mettent en place ». Parmi ses axes de travail : améliorer certains outils de reporting comme les rapports d’inspections techniques des navires et digitaliser le journal machine afin de rendre les informations qu’il contient accessibles aux ingénieurs à terre.

Afin de remplacer un formulaire générique de rapport technique qui diffère selon les filiales, Sven crée de nouveaux formulaires spécifiques à chaque design de navires et communs à toutes les entités de la compagnie. Il contribue aussi à digitaliser le journal machine en l’intégrant au logiciel de maintenance. « Pour rationaliser les processus, il faut une meilleure communication entre l’équipage à bord et les équipes à terre », explique-t-il. « Je m’assure que les documents-clés soient plus précis et mieux partagés, afin que les chargés d’études puissent définir une stratégie de maintenance la plus pertinente possible. »

De son côté, Sven acquiert une vision globale de la gestion de la maintenance depuis la terre, ainsi qu’une meilleure appréhension du logiciel de maintenance, à la fois en tant qu’utilisateur à bord et en tant qu’administrateur à terre.

LES STÉRÉOTYPES PAR-DESSUS BORD 

Sven a également réussi à désacraliser en partie le mythe du marin… et surtout à mettre ses propres préjugés de côté : « J’ai été agréablement surpris de voir à quel point mes collègues sont curieux et ouverts d’esprit. Ils ont été à l’écoute et réceptifs aux changements proposés. Je me suis aussi rendu compte que leur métier comportait aussi des défis, bien qu’il soit différent.

À quelques mois de la fin de sa mission à terre, Sven assure qu’il portera désormais un autre regard sur son propre métier : « En retournant à bord, je serai particulièrement attentif à la précision et à la qualité des rapports rédigés, car aujourd'hui je sais qu'ils contribuent directement à la qualité du travail à terre », conclut-il.


 

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